mardi 16 novembre 2010

Sahara Occidental: Les tensions reprennent

A la suite de l'attaque du camp de Gdim Izik à Laayoune, au Sahara-Occidental, la situation entre le Maroc et le Front Polisario, qui revendique toujours l'indépendance du territoire, risque de dégénérer.
Plusieurs milliers de personnes ont manifesté le 13 novembre à Madrid contre les violences au Sahara occidental et contre l'"occupation" de ce territoire par le Maroc.

A la suite de l'assaut donné le 8 novembre dernier par les forces marocaines contre le camp de Gdim Izik à Laayoune, capitale du Sahara-Occidental, l'un des plus vieux conflits de la planète est en passe d'être relancé. Son objet : le statut du Sahara-Occidental, annexé par le Maroc après que les Espagnols ont quitté leur ancienne colonie, en 1975. Le camp improvisé de Gdim Izik avait été installé par des Sahraouis qui avaient fui les villes afin de dénoncer leurs conditions de vie.

Ce même 8 novembre, pourtant, les négociations entre les deux parties, le Maroc et le Front Polisario, qui revendique l'indépendance, avaient repris à New York sous l'égide de l'ONU et "l'attaque du camp n'avait pas empêché la tenue de la réunion", relate La Vanguardia.

Les gens présents dans ce camp, installé dans la banlieue de Laayoune, n'avaient à l'origine aucun esprit belliqueux, comme le reconnaît le journal marocain Emarrakech.info, qui donne la parole à l'un d'eux : "L'idée d'origine était de transmettre un message aux autorités : les Sahraouis en ont marre de vivre dans la misère alors que leur région est pleine de ressources, donc ils vont renouer avec leur origine bédouine et vivre sous la tente, plutôt que dans une ville dont les autorités nous négligent", explique ce membre d'une association de jeunes cadres sahraouis. "C'est ensuite que les choses ont commencé à prendre des proportions qui n'étaient plus maîtrisables", commente le quotidien en ligne, "avec l'infiltration de séparatistes du Front et de criminels notoires", citant le wali (préfet) de la région de Laayoune."

Un premier incident grave s'est déroulé le 25 octobre, quand un adolescent de 14 ans a été tué lors d'une échauffourée avec les forces de l'ordre. Le 8 novembre, le Maroc décidait d'en finir et employait la manière forte. Bilan de l'opération : 12 morts (10 policiers et 2 civils), selon les forces de sécurité du royaume ; 36 Sahraouis tués et 163 autres détenus, selon le Front Polisario.

L'intervention marocaine a suscité une vague de réprobation, rappelle le quotidien algérien Liberté, proche des indépendantistes ; il explique que "face à la condamnation unanime de la communauté internationale, y compris des médias français, qui ont oublié pour un moment leurs ryads à Marrakech, le Maroc se retrouve face à lui-même." Pour le quotidien algérien, qui accuse l'Europe de soutenir le Maroc, "la répression continue, avec des liquidations de militants sahraouis, des disparitions d'opposants politiques. Depuis toujours, le Maroc s'acharnait à donner une image de carte postale touristique du royaume en lieu et place d'une réalité beaucoup moins charmante. Les événements de Laayoune ont fait voler en éclats cette supercherie."

 

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