vendredi 19 novembre 2010

Hauts-de-Seine: Devedjian contre le clan Sarkozy-Balkany (petit meurtre entre amis)

Président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian a été battu lundi par Jean-Jacques Guillet lors des élections internes à la fédération UMP. Selon lui, des consignes auraient été données.

Patrick Devedjian a été battu lundi soir par le député-maire de Chaville Jean-Jacques Guillet lors des élections internes à la fédération UMP (c) Reuters  

 

Patrick Devedjian accuse vendredi 19 novembre, dans une interview au Monde, l'Elysée d'avoir multiplié les pressions sur les élus des Hauts-de-Seine pour qu'il ne soit pas réélu à la tête de la fédération UMP dans ce département, visant également son rival Jean Sarkozy, le fils du président.
Président du conseil général des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, qui n'a pas conservé son poste de ministre de la Relance lors du remaniement, a été battu lundi soir par le député-maire de Chaville Jean-Jacques Guillet lors des élections internes à la fédération UMP (319 voix contre 180 voix).
Selon sa version, Patrick Devedjian a été "convoqué" le 15 octobre "en urgence par Nicolas Sarkozy", qui "s'est ému que cinq candidats se présentent contre son fils Jean aux élections internes de l'UMP à Neuilly".

"J'aurais bientôt "une surprise
Nicolas Sarkozy "m'en a rendu responsable. J'ai dit que c'était faux. Il ne m'a pas cru et, très mécontent, m'a dit que j'aurais bientôt "une surprise"", affirme l'ancien ministre.
"Quelque temps après, j'ai appris qu'Olivier Biancarelli, attaché parlementaire de l'Elysée, et Eric Cesari, directeur général de l'UMP, téléphonaient aux principaux responsables politiques des Hauts-de-Seine pour leur dire de voter pour Jean-Jacques Guillet qui venait, oh surprise!, de se déclarer candidat contre moi à la présidence de la fédération", raconte aussi Patrick Devedjian.
Evoquant une "campagne orchestrée", il vise notamment les élus de Levallois et intimes du président, Patrick et Isabelle Balkany, le secrétaire départemental de l'UMP Philippe Pémezec, qui "n'a cessé de violer son devoir de neutralité", ainsi qu'un élu proche de Jean Sarkozy, Thierry Solère.
Le fils du président n'est pas épargné.
"Lionnel Rainfray, élu UMP de Colombes et délégué de la première circonscription, m'a rapporté qu'il avait fait directement l'objet de pressions de la part de Jean Sarkozy. Celui-ci l'aurait menacé de "briser sa carrière politique" s'il votait pour moi", rapporte Patrick Devedjian, pour qui rien n'a été laissé au hasard au moment du vote.

La consigne de vote pas respectée
"M. Pémezec a fait installer une urne pour chacune des 13 circonscriptions UMP qui composent la fédération. Lors du dépouillement, il était facile de vérifier où la consigne de faire voter pour Guillet n'était pas respectée", décrit-il.
"Les électeurs étaient accueillis par Patrick et Isabelle Balkany ainsi que Thierry Solère qui leur demandaient pour qui ils allaient voter. S'ils disaient "pour Devedjian", ils étaient pris par le bras et emmenés vers Jean-Jacques Guillet. Ceux qui persévéraient étaient présentés à Jean Sarkozy", assure aussi Patrick Devedjian.
"Je ne doute pas que pour me faire battre à la présidence du conseil général, ils utiliseront la même méthode qu'aujourd'hui", ajoute encore le patron de la collectivité, dont le poste sera renouvelé après les cantonales de mars 2011.

Nouvelobs.com

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