vendredi 14 janvier 2011

Procès Bissonnet: Le vicomte d'Harcourt accable Jean-Michel Bissonnet


SOCIETE - L'aristocrate est jugé pour «complicité d'assassinat»...

Le vicomte Amaury d'Harcourt a à son tour, jeudi, accusé Jean-Michel Bissonnet d'avoir commandité le meurtre de sa femme Bernadette, en mars 2008, reconnaissant toutefois aussi un rôle important dans cette affaire et jetant parfois, par ses contradictions, le trouble devant la cour d'assises de l'Hérault.
Au lendemain du témoignage de Méziane Belkacem, qui a avoué le meurtre, le vieil aristocrate, 85 ans, a livré sa version des faits, racontant que M. Bissonnet l'avait appelé, souhaitant le voir ce 11 mars 2008 pour lui demander «un service».

«Un choc très violent»

Dans l'après-midi, lui et M. Bissonnet vont acheter une veste polaire et c'est sur le chemin du retour que Bissonnet lui dit avoir pris «la décision de demander à Belkacem de tuer ma femme».
«J'ai eu un choc très violent», relate le vicomte, qui considérait Bissonnet «un peu comme le fils qu'(il) aurait aimé avoir».
«Je lui ai dit ''pourquoi tu ne divorces pas''?». «Il était tellement attaché à sa maison. Il dit: '«Si je divorce, on sera obligé de la vendre''», raconte M. d'Harcourt.

«Si elle disparaissait, ce serait mieux»

Bissonnet avait déjà fait part de son envie de se débarrasser de sa femme, selon lui : «Ca revenait de temps en temps», a-t-il dit, assurant qu'il ne «prenait pas ça au sérieux». Bissonnet disait qu'il en avait «marre d'être sous surveillance. Si elle disparaissait, ce serait mieux».
De retour dans la propriété du couple, M. d'Harcourt se rend dans le garage, avec Bissonnet et Belkacem. Le maniement de l'arme est alors montré à Belkacem. Bissonnet demande au vicomte «de montrer où il faut tirer». D'Harcourt avoue à la barre avoir désigné alors le plexus.
Me Jean-Robert Phung, avocat du frère de Mme Bissonnet, reviendra sur ce point, lui demandant s'il est conscient d'être «dans la préparation d'un acte criminel». Réponse affirmative.
Mais M. d'Harcourt rejette la thèse selon laquelle il pourrait être l'organisateur du crime. «C'est absurde. Comment aurais-je pu organiser tout ça, en deux heures de temps, avec Belkacem que je ne connaissais pas?», dit-il.

Explications imprécises et contradictoires.

Le service que Bissonnet lui demande, c'est «récupérer l'étui» dans lequel l'arme va être dissimulée par Belkacem, après le meurtre. «Je ne m'attendais pas à cela», dit-il. Pourtant, il s'exécute et jette l'arme dans le Lez.
Mais les explications du vicomte sont imprécises, contradictoires. Ainsi, il parle de l'achat de la polaire, un «prétexte pour revenir» à la propriété. Or, il a assuré que ce n'est qu'au retour de cet achat que Bissonnet lui avoue ses intentions.
Sous le feu des questions, il admet qu'il est venu de l'Yonne, où il habite, à Montpellier à la demande de Bissonnet, «pour faire impression à Belkacem et récupérer l'arme». Toujours en contradiction avec le fait que le plan ne lui est dévoilé que le jour du crime.
Il a aussi oublié des coups de téléphone le lendemain du crime, il est vague sur une demande d'argent formulée le 11 par Belkacem, qui veut changer de voiture, auprès de Bissonnet. Suite au refus de son patron, l'homme d'entretien semblait «désappointé».
L'argent serait-il le mobile d'un crime organisé par Belkacem et d'Harcourt? «On sait que Belkacem avait besoin d'argent, que d'Harcourt avait besoin d'argent, on ne voit pas pourquoi ils n'auraient pas monté une crapulerie qui aurait mal tourné», a commenté jeudi soir un des avocats de Bissonnet, Me Frédéric Verine.
Mercredi, Me Raphaële Chalié, l'avocate des deux fils de M. Bissonnet, avait elle aussi évoqué la thèse d'«un cambriolage organisé par les deux, qui sont à la recherche d'argent», et «qui dérape à un moment donné».
Vendredi, journée cruciale, c'est au tour de M. Bissonnet d'être interrogé par la cour.
Source: 20Minutes

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