mardi 30 novembre 2010

Des documents diplomatiques ultra-secrets mis en ligne par Wikileaks

Le Parisien - Le moment tant redouté par les ambassades du monde entier, et en premier lieu le Secrétariat d'Etat américain, est arrivé. Le site Wikileaks, spécialisé dans le renseignement et dont l'objectif est la diffusion de documents ultra-secrets, vient de mettre en ligne des câbles diplomatiques qui révèlent les dessous de la diplomatie américaine et internationale.
 Les Etats-Unis ont pris la peine d'appeler auparavant chaque pays directement concerné par ces 250 000 télégrammes échangés avec ces ambassades entre 2004 et mars 2010 pour s'excuser.Il faut dire que les documents permettent une plongée inédite dans les arcanes de la diplomatie US où on découvre ici des portraits du président libanais ou de son homologue et là une description précise des moeurs particulières au Daguestan.

De grandes tendances se dégagent également, notamment sur le Moyen-Orient. Le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, inquiet du programme nucléaire iranien a appelé Washington pour attaquer Téhéran. On découvre aussi qu'Israël a poussé les Etats-Unis à la fermeté en décembre 2009 contre l'Iran, en affirmant que leur stratégie de négociation avec Téhéran «ne marchera pas».
La France pas épargnée
Si la chancelière allemande est décrite comme «frileuse» dans les mémos, les dirigeants français ne sont pas épargnés dans le flot de documents. Jean-David Lévitte, le conseiller diplomatique du président a «fait observer que le président vénézuélien est +fou+ et a dit que même le Brésil ne pouvait plus le soutenir». Le mémo est tiré d'une discussion avec le sous-secrétaire d'Etat américain Philip Gordon le 16 septembre 2009.

Troisième fuite en quelques mois pour Obama
C'est la troisième fuite en quelques mois à laquelle l'administration Obama doit faire face à cause de Wikileaks après celles sur la guerre en Aghanistan et celles sur le conflit en Irak.
Sur les 251 287 télégrammes diplomatiques rendus publics, 16 652 mémos sont classés "Secret" et 101 748 mémos "Confidentiels". Ceux classés"Top Secret", le plus haut niveau de classification aux Etats-Unis, n'ont pas été révélés tout comme les documents militaires ni ceux émanant des services de renseignement.
Une coopération journalistique sans précédent
Le quotidien le Monde précise que «cent-vingt journalistes de cinq pays ont étudié les télégrammes, partagé informations et expertises. Ils ont aussi décidé des sujets qu'ils ne traiteraient pas, parce que les sources citées ne leur paraissaient pas suffisamment fiables. Une telle coopération entre cinq médias est sans précédent de mémoire de journaliste».
Devant l'émoi qu'a suscitée et continuera de susciter la diffusion des ces correspondances secrètes, les journalistes ont par ailleurs précisé que les noms de personnes à protéger, notamment celles vivant dans des pays sous le joug d'une dictature ou en guerre ont été listées et masquées.
Enfin, taxé d'irresponsabilité par les Etats-Unis car la diffusion des noms pourrait mettre en danger des personnes aux quatre coins du monde, le site WikiLeaks a accepté de ne pas diffuser dans l'immédiat les 250 000 télégrammes. «Seuls les mémos ayant servi à la rédaction des articles des cinq journaux seront, après protection des identités, publiés», précise le Monde.

Mais d'où viennent les documents de Wikileaks ?

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